RETOUR À UNE VIE NORMALE

En dépit de son état, c’était malgré tout, une enfant joyeuse. Pleine de vie. Al’école, Marie-Noëlle Abomo faisait partie des meilleures de sa classe : «A l’école, je jouais. Surtout à partir du CM2 (Cours moyen II) parce que je n’étais plus sur la chaise roulante, j’avais des béquilles et je jouais à la corde avec (rires). Je ne me rendais pas compte de ce que j’avais», lance-t-elle. Marie-Noëlle se voit autrement, au collège. Elle commence à s’apercevoir qu’elle est différente des autres. Comme toute jeune fille, ou presque, Marie- Noëlle est secrètement amoureuse d’un camarade de classe : «Je faisais la classe de 3ème, et j’admirais mon camarade à cette époque. Mais lui, il disait qu’il ne se voyait jamais avec une fille handicapée, selon la confidence d’un autre camarade. On était pourtant proches, des amis. Mais il se prenait la tête (rires). Un jour, alors qu’on sortait du cours de sport, je voulais me rincer le visage. Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé, sa convocation des parents d’élèves est tombée dans l’eau. Il m’a dit des choses horribles : espèce de pauvre handicapée ! Espèce de pied cassé ! Devant les gens ! J’ai eu mal», ressasse-t-elle en souriant.

 

AUJOURD’HUI…

Elle est plus forte. Elle assume son handicap. Marie-Noëlle est une femme pieuse, et de principes : «Le regard des gens a cessé de m’influencer. J’ai décidé de prendre un peu plus soin de moi. Je découvre que je peux être jolie, si je veux, sexy, etc.» Elle se dit fière d’avoir vécu cela. Elle a gagné en confiance, et prodigue même des conseils aux autres : «Ça ne sert à rien d’être complexée. J’ai énormément travaillé la confiance en soi. Avant, par exemple, je ne pouvais pas m’imaginer aller à la piscine. Mais aujourd’hui, je suis fière d’y aller.» 22 ans, elle étudie actuellement en Master II en marketing et stratégies à l’Université catholique d’Afrique Centrale. D’ailleurs, elle a récemment fait ses premiers pas dans le milieu de la mode. Sa marque Wederskyn propose des modèles en tissu pagne pour femmes, hommes, enfants et même pour les nourrissons : «Je me suis rendue compte que les gens appréciaient ce que je portais. Quand j’ai eu un petit coup de pousse, je me suis dit que je pouvais faire de la mode, un métier.» Côté coeur, la native de Simbock est célibataire. Pour elle, il faudra l’épouser d’abord avant de découvrir son jardin secret ! Très pieuse, elle tient à respecter les saintes écritures. Dans dix ans, elle se voit vendre sa marque à l’étranger. Être parmi les leaders dans le domaine de la mode…


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